Si les enfants d’immigrés constituent une population en moyenne plus défavorisée que les autres élèves, leur réussite au collège est néanmoins très inégale selon les caractéristiques de leur milieu familial : lorsqu’on les compare entre eux, c’est toujours quand leur famille dispose d’un plus fort capital culturel que leurs chances de réussite sont les plus élevées. Par ailleurs, leur réussite n’est pas indépendante du nombre de frères et sœurs : au-delà de trois enfants, parcours scolaires et niveau d’acquis se dégradent au fur et à mesure que la fratrie s’accroît. À caractéristiques familiales et sociales comparables, la réussite scolaire des enfants d’immigrés demeure inégale selon l’origine migratoire des parents. Mais cette disparité de réussite recouvre pour l’essentiel l’excellence scolaire des enfants d’Asie du Sud-Est dont les résultats surclassent nettement ceux des autres élèves. En revanche, la réussite des enfants d’immigrés apparaît peu liée à l’ancienneté de leur mère en France ou à son niveau d’intégration linguistique. Les élèves nés à l’étranger et ayant donc connu eux-mêmes la migration parviennent en sixième avec des acquis en français et en mathématiques moins assurés que ceux des autres enfants d’immigrés, mais rattrapent leur retard en cours de collège. Visible dès l’entrée en sixième, la suprématie des filles par rapport aux garçons, en français et face au risque de redoublement, se renforce nettement au collège. Elles comblent aussi presque totalement leur déficit de réussite en mathématiques.
Source : INSEE
Publication : Insee Références, édition 2016, P87-106
Date : novembre 2016