La politique de la ville confrontée aux évènements de ce début d’été 2023
Les émeutes, les révoltes urbaines ou les violences urbaines (selon le point de vue de chacun) alertent la société toute entière sur la situation des quartiers populaires. Bien évidemment, chacun, très rapidement et en quelques mots, va mener sa propre évaluation de la politique de la ville. L’évaluation est rapide si le regard est limité et extérieur. Dès lors ces évènements génèrent une évaluation en 7 mots : « échec de la politique de la ville ». Mais la réalité est bien plus complexe et ce n’est pas la politique de la ville qui est en échec mais bien une très grande partie de nos politiques publiques qui ne parviennent pas à répondre aux besoins des habitants des quartiers populaires de nos cités. Pour beaucoup d’élus, de professionnels et de citoyens, les constats sont connus et dès lors les réponses doivent être évidentes. Elles se traduisent par un concours d’idées : faire payer les parents, mettre en place des travaux d’intérêt général ou encore plus de forces de police dans les quartiers voire même supprimer les services publics dans les quartiers pour rembourser les dégradations commises, l’expulsion des familles de leur logement … . De même, très rapidement arrive la désignation des coupables, les jeunes, les immigrés, les familles monoparentales ou encore les parents qui ne travaillent pas, un RSA qui contribue à transformer ses bénéficiaires en assistés, … .
C’est pourquoi, plus que jamais il est important de partager les réalités humaines, démographiques, économiques et sociales des territoires populaires.
Depuis 1989, le Compas travaille autour de la connaissance des réalités des quartiers concernés par la politique de la ville. Les multiples études s’appuient bien évidemment sur la donnée, mais aussi sur la parole des experts des territoires que sont les professionnels, les élus, les associatifs et les habitants de ces quartiers. Ce sont ces croisements d’approches qui nous permettent d’affiner la connaissance des réalités des quartiers populaires, mais aussi la maîtrise des dynamiques, de l’articulation entre les enjeux. Au-delà du constat ces travaux nous permettent d’apporter une contribution aux orientations et actions à développer. A partir de ces regards, il s’agit d’analyser les réalités et des formuler des questionnements autour de nos politiques publiques. Tout cela nécessite d’accepter de remettre en cause nos certitudes. Pour y parvenir l’usage de la donnée est nécessaire mais bien évidemment insuffisante. C’est pour cela que les analyses s’appuient avant tout sur l’expertise de ceux qui travaillent et/ou vivent dans les quartiers. Au cours des prochaines semaines quelques courtes notes thématiques seront produites dans la perspective des futurs contrats de ville au regard des évènements de ce début d’été 2023.
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La discrimination existe t-elle face à l’emploi dans les QPV ?
Exemple de Nantes Métropole où il est frappant de constater qu’un jeune immigré vivant dans un QPV a 80% de chance d’être un salarié sur-qualifié contre 58% pour un jeune immigré vivant hors QPV => A niveau équivalent, les habitants des QPV n’accèdent pas aux mêmes emplois.
Emploi dans QP par Lucrece Fauchard
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