Trois ans après leur entrée dans la vie active, les jeunes de la Génération 2017 ont vu leurs débuts professionnels bousculés par le confinement. Interrogés quelques mois après, un tiers d’entre eux déclarent que la crise les a conduits à repenser leur projet professionnel. Est-elle vraiment un facteur déterminant de ce désir de réorientation ? En quoi le confinement a-t-il modifié la situation et les conditions d’emploi de ces jeunes, dans quelle mesure ont-ils été affectés par le chômage partiel et les arrêts d’activité ? L’enquête Génération apporte les premiers éléments de réponse.
Début 2020, l’arrivée inattendue de la pandémie a conduit à un confinement de la population française de mi-mars à mi-mai 2020. Parmi les secteurs recevant du public, le travail a pu se poursuivre, voire s’intensifier, lorsque l’activité avait été jugée « essentielle » au fonctionnement du pays. Dans le cas contraire, les entreprises ont été contraintes de baisser le rideau. Quel que soit le secteur, toutes les activités ne nécessitant pas une présence sur site ont dû basculer vers le télétravail. Pour atténuer le choc d’activité sur les entreprises, des mesures ont été mises en place par le gouvernement, avec notamment une extension inédite dans son ampleur du dispositif de chômage partiel. Ont-elles permis de jouer leur rôle d’amortisseur et de préserver l’emploi ? Comment les conditions de travail ont-elles été affectées par le confinement ? Dans quelle mesure la survenue de la crise sanitaire a-t-elle perturbé les parcours professionnels des jeunes de la Génération 2017, sortis de formation initiale au cours de l’année scolaire 2016 – 2017 ?
Ce premier confinement a généré une suspension inédite des temps de vie habituels et fait émerger l’hypothèse, largement reprise dans les médias, qu’il avait été propice à un questionnement sur le rapport au travail, et à une amplification des désirs de réorientations professionnelles. De fait, quelques mois après le déconfinement, 35 % des jeunes de la Génération 2017 ont déclaré que la crise sanitaire les avait conduits à repenser leur projet professionnel. Près de la moitié des enquêtés ont répondu avant le deuxième confinement ; les autres pendant ou après celui-ci, mais le moment où ils ont répondu ne semble pas conditionner leur réponse. Plusieurs facteurs ont pu influencer cette remise en question : l’expérience vécue du premier confinement, mais aussi des caractéristiques individuelles indépendantes de la crise sanitaire.
Source : Céreq
Publication : Céreq Bref n° 424, juin 2022