La « double pénalité de pauvreté » désigne le fait que les ménages pauvres doivent, en plus de subir un pouvoir d’achat plus faible, payer un même bien ou service plus cher par unité de consommation que le consommateur « médian ». En 2023, on estime que la double pénalité annuelle s’élève à 745€ pour les ménages du 1er décile de niveau de vie et 640€ par an pour les ménages du 2ème décile, soit respectivement 12 et 8 semaines d’approvisionnement alimentaire. 90% de la double pénalité est concentrée sur 5 postes de dépense : logement, énergie, mobilité, assurance et emprunt.
La double pénalité de pauvreté peut atteindre des niveaux en euros et en proportion du budget des ménages pauvres très élevés : ainsi, 20% des ménages pauvres ont une double pénalité qui représente plus de 1000€ par an et 16% des ménages ont une double pénalité qui représente plus de 10% de leurs revenus. Les jeunes de moins de 25 ans, les ménages gagnant moins de 750€ par mois, les étudiants et élèves, les intérimaires, les agriculteurs, les bénéficiaires de minima sociaux, notamment les ménages ayant une reconnaissance de situation d’handicap, font partie des profils les plus affectés par une double pénalité importante. Le montant de la double pénalité est croissant avec la taille de l’agglomération et particulièrement élevé en Ile-de-France, Provence Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de- France, Pays de la Loire et Grand Est.
Si l’inflation de ces derniers mois a eu un effet inégal sur la double pénalité de pauvreté selon les postes de dépense, elle a conduit à une réduction des marges de manœuvre budgétaires des ménages pauvres et une hausse de l’impact financier que représente cette double pénalité. Il est urgent de mieux s’attaquer à ce phénomène grâce à la mobilisation et l’action conjointe des pouvoirs publics, des entreprises, des associations et des ménages qui subissent cette double peine. Ce document de synthèse présente les résultats de la 3ème édition de l’étude sur la double pénalité de pauvreté, qui a été réalisée par l’Action Tank Entreprise & Pauvreté, en partenariat avec le Boston Consulting Group, la Délégation Interministérielle à la Prévention et à la Lutte contre la Pauvreté, et la Banque Postale.
Source : La Banque Postale & Action Tank Entreprise et Pauvreté
Publication : 3e édition de l’étude, février 2024