Les données anonymisées de transactions bancaires des clients de La Banque Postale constituent une source complémentaire pour analyser l’impact de la crise sanitaire sur les populations les plus précaires. En 2020, la crise affecte les revenus de la plupart des clients de manière limitée et temporaire. La forte baisse des dépenses consécutive aux restrictions sanitaires engendre donc une augmentation de l’épargne. La proportion de clients à découvert diminue, notamment pour le quart de clients avec les plus faibles revenus.
Cependant, parmi les clients les plus modestes, des populations en marge du marché de l’emploi sont davantage pénalisées. Un groupe est étudié spécifiquement : les personnes seules, sans personne à charge et percevant le montant maximal du RSA en début d’année. Leurs perspectives de retour en emploi ont baissé pendant la crise sanitaire, et ainsi, leurs revenus en 2020 sont inférieurs à ceux attendus en extrapolant la tendance pré-crise. Pour ces clients, les aides exceptionnelles Covid-19 versées en mai et en novembre ne compensent que partiellement les pertes de revenus d’activité : sur l’ensemble de l’année 2020, leurs revenus sont inférieurs de 4 % par rapport au niveau attendu à partir de la tendance pré-crise, mais sans les aides, ils auraient été inférieurs de 7 %. Cependant, même hors crise, la majorité des allocataires du RSA en début d’année le demeure tout le long de l’année. L’écart de revenus moyens s’explique donc par la minorité d’allocataires qui aurait pu retrouver un emploi sans la crise.
Source : Insee
Publication : Insee Analyses, n° 69, novembre 2021