Afin de s’occuper de leurs enfants, les parents ajustent fréquemment leur investissement sur le marché de l’emploi. Sur une échelle allant de l’inactivité à l’emploi à temps complet, les mères sont en général plus éloignées de l’emploi que les pères. En 2021, c’est le cas dans 42% des couples avec enfant(s) de moins de 6 ans, tandis que la situation inverse est beaucoup plus rare (8%). Dans l’autre moitié des cas, les deux parents sont dans une situation d’emploi similaire, la plupart du temps en emploi à temps complet (46%). Les situations ne sont pas les mêmes selon la catégorie sociale : les mères cadres ou de professions intellectuelles supérieures sont beaucoup plus fréquemment à temps complet avec un conjoint dans la même situation (68%) que les mères employées ou ouvrières (37%). Ces dernières sont plus souvent sans emploi, y compris en congé long, avec un conjoint en emploi.
Les mères ayant déjà été en emploi sont beaucoup plus nombreuses que les pères à être sans emploi ou à temps partiel pour une raison en lien avec les enfants (31% contre 5%). La situation de non-emploi pour les mères n’est pas seulement socialement marquée quant à sa fréquence : elle est parfois contrainte pour des raisons financières ou des conditions d’emploi qui rendent
difficile une articulation entre vies professionnelle et familiale. C’est le cas en particulier des mères employées ou ouvrières : 11% sont sans emploi en partie pour des raisons contraintes liées aux enfants, contre 3% des mères cadres ou de profession intellectuelle supérieure. En outre, quand les parents ne trouvent pas de solution d’accueil, ce sont principalement les mères qui se chargent d’une garde parentale non choisie. En définitive, même si les situations d’emploi des couples sont devenues plus souvent similaires depuis 2002, les organisations des couples pour articuler vies familiale et professionnelle demeurent très genrées.
Source : Drees
Publication : Études et résultats, N° 1298, mars 2024