Protection de l’enfance et sans‐domiciliation

Cette présentation a pour objectif de relativiser le lien de causalité usuellement connu et retransmis par les médias, les associations voire les pouvoirs publics entre la sortie de placement et le risque de se trouver à la rue. Il ne s’agit pas de le démentir, ce risque est en effet plus élevé pour les jeunes sortant de l’ASE que pour les jeunes ayant vécu chez leurs parents. Pour autant s’arrêter à cette problématique visible empêche de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la précarisation résidentielle des jeunes nécessitant une protection au cours de leur enfance.
Elle ne fait que porter la faute aux pratiques d’accompagnement des jeunes placés sans tenir compte des autres domaines de l’action publique qui pourraient être davantage mobilisés en amont pour éviter ces parcours résidentiels précaires et précoces. Par ailleurs nous le verrons, un glissement de langage entre sans‐domiciliation et sans‐abris amène à invisibiliser les aides résidentielles de droit commun dont les jeunes sortant peuvent bénéficier avec derrière parfois aucun ressenti de déclassement de leur part. En d’autres termes, au lieu de rechercher un seul lien de causalité entre protection de l’enfance et sans‐domiciliation, on gagnerait à mieux comprendre les processus d’exclusions conjoints à ces deux évènements.

Source : Drees