Rapport annuel de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels

Le 6e rapport annuel de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels a recensé 1 484 expulsions sur le territoire national, dont 876 pour le littoral nord – soit une augmentation de 34% par rapport à l’année précédente. Pour la première fois, ce rapport met en lumière les graves conséquences de ces expulsions sur la santé.

Les expulsions sont toujours trop nombreuses et majoritairement mises en œuvre sans que les droits fondamentaux ne soient respectés. Elles se déroulent souvent dans des conditions violentes. Dans 94% des cas, aucun diagnostic préalable n’est réalisé et dans 88% des cas, elles ne donnent lieu à aucune solution d’hébergement ou de relogement. Cela contraint les personnes à l’errance. Les expulsions sont trop souvent menées au mépris des normes et principes encadrant pourtant leur mise en œuvre.

Alors que 68% des expulsions sont faites hors du cadre légal, il est urgent d’en questionner les effets délétères sur les personnes concernées. Cette année, l’Observatoire s’attache à décrire, pour la première fois, les conséquences concrètes des expulsions sur les inégalités environnementales de santé. Les expulsions participent à la détérioration de l’état de santé des habitant.es de lieux de vie informels, mettent à mal la continuité de leurs soins et les contraignent à s’installer dans des lieux de vie toujours plus dégradés et nocifs (les exposant à des pollutions, aux intempéries, à des zones accidentogènes, etc).

Source : La Fondation Abbé Pierre
Publication : Rapport Observatoire des expulsions de lieux de vie informels, décembre 2024